Bécherel, l'oxygène des feuilles...


Les chemins se découvrent…
Et celui que nous empruntons, sans jamais nous écarter de notre thème « l’envol est un rêve possible », nous conduit en lisière de forêt, dans la proximité murmurante des arbres… à leurs pieds, les sabots s’enracinent, la roulotte sommeille, prend la lumière du jour…
Tout décline, et c’est à ce moment-là seulement, que jaillit l’essence du monde, dans la tranquillité des syllabes.
La langue re-naissante se poétise, elle s’accorde aux bourdonnements des abeilles, sauts impérieux des poissons, aux battements d’ailes des chauves-souris qui, filante, frôlent mon visage, survolent l’étang, et s’élancent vers la cloche, hissée sur les hauteurs de Bécherel.
Le vol épouse le bronze des siècles verticaux, et la voie qui l’emporte, dans l’épaisseur du soir, teinte la nuit, d’une gratitude ailée.
De là, dans la pénombre visible, scintillent mille grâces que les sens surprennent…
Au petit matin… le souvenir n’a pas le temps de vous submerger que le soleil répand ses dentelles, et lève les paupières avec la tendresse d’une main pauvre, et la douceur d’une caresse charitable…
Le monde s’éveille…
Se lever...
Marcher pieds nus dans la rosée éclose,
Regarder la vie…

Ecoute…
la nature, et ôte le voile qui recouvre tes yeux…


Bécherel, 9 juillet 2013