Il
est des décisions qu’il faut prendre…
Des
risques qu’il faut savoir mesurer, puis affronter, pour que l’ensemble d’un
voyage « tienne »… avec trois chevaux pour moteurs.
Pas
d’imprudence, pas de folie…
Juste
le respect des limites « physiques
du cheval », avec, à l’esprit, que nous sommes partis « en voyage ». Surtout, ne pas
laisser une fenêtre ouverte sur la peur, avec de part et d’autre ces volets qui
claquent et te font sursauter…
Juste
la confiance, dans la vie…
Il n’y a qu’une
espèce valide de voyage qui est la marche vers les hommes, écrit Paul Nizan.
C’est
en cela que je crois, profondément…
Homme…
Pesanteur…
Ciel…
envol…
Elévation…
C’est un cas
particulier de la loi qui met généralement la force du côté de la bassesse.
La pesanteur en est
comme un symbole.
Queues
alimentaires. Une même action est plus facile si le mobile est bas que s’il est
élevé. Les mobiles bas enferment plus d’énergie que les mobiles élevés.
Problème :
comment transférer aux mobiles élevés l’énergie dévolue aux mobiles bas ?
Simone
Weil, la pesanteur et la grâce.
Oui,
je vous assure, je SAIS que j’ai placé la barre très haut sur le Grand Tour de
l’Ouest 2013 et que nombreux expriment leur peur, de diverses façons, en
employant toutes les formes d’expression...TOUTES les formes d’expression.
Je ne
suis pas à mon premier voyage… je connais la sueur des kilomètres parcourus, je
connais l’endurance… la persévérance, la non résignation… je sais ce que cela
fait de poser ses coudes sur la table, et, comme dans un dernier soupir,
demander à mes mains d’accueillir un visage fatigué… non parce que je suis fatiguée,
mais parce les peurs des autres s’enchaînent sans fin… sans fin…
Mon
carnet de bord a décidé de chercher « la hauteur », l’élévation… et
de ne pas s’attarder sur les mots qui peuvent, si tu es vulnérable, rompre le
vol…
Les
aviateurs sur les pas desquels nous marchons, ont le sens du devoir accompli,
de la sécurité du vol, de la camaraderie, ils forment un équipage capable de
traverser les turbulences…
Ils n’abandonnent
pas…
Peu
bavards, ils sont dans l’action, dans l’élan… dans la marche qui fait avancer…
Parce
que leur Verbe est haut…
L’envol,
la liberté, la grâce du Verbe, l’esprit qui s’élève vers des sources intarissables…
Certains,
pour avoir vécu des drames, perdent confiance dans l’être humain, et peuvent
faire peser sur l’autre, une pression insupportable, l’air se raréfie, l’oxygène
manque, les volets claquent de plus en plus fort… parce que la peur mêlée à la
perte de confiance, font dire des mots qui fragilisent l’envol… le Grand Voyage…
Beauté
des ailes… elles tournoient, solitaires, dans le crépuscule du soir…
Rompre
les chaines, pour que le Verbe inonde l’âme du souffrant, d’une lumière nourricière.
Se nourrir de lumière…
Apprendre
à chercher la lumière…
En toutes choses,
seul ce qui nous vient du dehors, gratuitement, par surprise, comme un don du
sort, sans que nous l’ayons cherché, est joie pure.