L'éphémère entrebâille la porte...

Alors que le soleil descend les marches et quitte l'étage où je suis...
une ombre fulgurante entre, sort de la roulotte et s'éloigne à grande vitesse...
Puis... main tendue vers cette ombre dont je devine la douceur, j'appelle : pss, psss, n'aie pas peur...
Par une voix et une main tendue, la peur se dissipe, l'ombre s'approche, estime les marches, entre, sort de la roulotte, et, se sentant à son aise, prend ses marques.
J'apprivoise la boule blanche et grise, ou peut-être est-ce la boule paisible qui tente de m'apprivoiser ?
Nous nous estimons tandis que mon livre reste ouvert, et que la bougie éclaire nos ombres mêlées. 
Le chat demande à sortir, je lui ouvre la porte... la referme.

1h00 du matin, alors que je marche dehors sous la voûte céleste, le chat entre de nouveau dans la roulotte, monte sur le lit, s'endort, et je m'endors à ses côtés... oubliant tout de ce qui est "immobile, éternel".
Deux "éphémères" empruntent le chemin de la douceur, et partagent le sentiment d'habiter pleinement le temps offert...
Nos yeux sont fermés, je crois bien que nous rêvons...